Le géant technologique sud-coréen Samsung Electronics a annoncé mercredi une restructuration stratégique au sein de sa division semi-conducteurs. Cette décision vise à combler son retard sur des acteurs majeurs comme SK Hynix et TSMC dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), un marché en pleine croissance. Ce remaniement intervient dans un contexte de pression croissante sur Samsung pour renforcer sa compétitivité et répondre aux attentes des investisseurs.
Changement de leadership pour les semi-conducteurs et la fonderie
Jun Young-hyun, le dirigeant de la division des semi-conducteurs, a été chargé de redresser l’activité de puces mémoire, qui traverse actuellement une période difficile. En parallèle, Han Jin-man, auparavant responsable des activités de semi-conducteurs aux États-Unis, a été nommé à la tête de l’activité fonderie. Ce secteur est considéré comme stratégique pour répondre à la demande croissante en technologies avancées, notamment celles utilisées par les géants comme Nvidia.
Ces nominations visent à repositionner Samsung dans une industrie dominée par des concurrents plus agiles. Cependant, la restructuration n’a pas modifié le rôle de Chung Hyun-ho, bras droit du président Jay Y. Lee, qui reste à la tête de la « Business Support Task Force ». L’ajout d’un ancien directeur financier comme adjoint suscite néanmoins des critiques de la part des analystes. Ces derniers espéraient un renouvellement plus profond de la direction pour insuffler une nouvelle dynamique à l’entreprise.
Impact négatif en Bourse et contexte économique tendu
À la Bourse de Séoul, l’action Samsung a chuté de 3,4% après cette annonce, un signe que ce remaniement n’a pas suffi à dissiper les inquiétudes des investisseurs. Ces derniers s’inquiètent des risques croissants liés à la politique commerciale protectionniste du président américain élu, Donald Trump. Avant même cette élection, les performances en Bourse de Samsung étaient déjà affectées par des retards dans la fourniture de puces à des clients stratégiques tels que Nvidia, pointés du doigt par les analystes.
En effet, au troisième trimestre, la division de puces de Samsung a enregistré une baisse de 40% de son bénéfice. Cette contre-performance a été attribuée à des retards dans les commandes d’un client majeur, identifié par les experts comme Nvidia, un leader mondial dans les technologies graphiques et l’IA. Ce recul met en évidence les défis auxquels Samsung est confronté dans un secteur où l’innovation et la rapidité sont cruciales.
Une déclaration publique pour apaiser les tensions
Lors d’une récente audience judiciaire liée à une affaire de fraude comptable, Jay Y. Lee, président de Samsung Electronics, a reconnu les préoccupations croissantes concernant l’avenir de l’entreprise. « Je suis pleinement conscient que l’avenir de Samsung suscite de vives inquiétudes », a-t-il déclaré, tout en niant toute implication dans des actes répréhensibles. Cette déclaration reflète la volonté de Samsung de regagner la confiance des investisseurs et de consolider sa position sur un marché hyper compétitif.
Vers une stratégie plus agressive dans l’IA et la fonderie
Le remaniement de la direction s’inscrit dans une volonté de repositionner Samsung face à une concurrence accrue dans les domaines de l’IA et des technologies avancées. Avec des rivaux tels que TSMC qui renforcent leur domination sur le marché de la fonderie et des puces dédiées à l’IA, Samsung devra non seulement accélérer ses innovations mais aussi répondre aux attentes des investisseurs en matière de résultats financiers.
Le défi est de taille pour le géant sud-coréen, mais cette réorganisation marque une étape importante pour renforcer ses fondations dans un environnement technologique en pleine mutation.