Deux géants technologiques américains, Meta Platforms et Amazon.com, ont récemment annoncé des modifications substantielles de leurs programmes liés à la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI). Ces décisions interviennent dans un contexte de tensions politiques et sociales croissantes concernant ces initiatives, notamment dans la perspective d’une possible nouvelle candidature à la présidence américaine d’une figure politique clivante.
Un revirement après l’élan post-George Floyd
Suite au décès de George Floyd en 2020 et aux vastes mouvements de protestation contre les violences policières et les discriminations raciales qui ont suivi, de nombreuses entreprises avaient mis en place des politiques d’inclusion. Ces mesures visaient à promouvoir une plus grande équité et une meilleure représentation des minorités au sein des organisations. Cependant, plusieurs de ces initiatives sont aujourd’hui en voie d’abandon ou de réduction, marquant un net recul par rapport aux engagements pris il y a quelques années.
Meta : suppression de programmes DEI et arrêt du programme de vérification des faits
Chez Meta, la suppression pure et simple des programmes DEI a été confirmée par une note interne adressée aux employés vendredi dernier. Cette décision marque un tournant important dans la politique de l’entreprise en matière de diversité. De plus, Meta a annoncé mardi l’arrêt de son programme de vérification des faits aux États-Unis, un dispositif pourtant essentiel dans la lutte contre la désinformation. Cette dernière décision est largement interprétée comme une réponse aux critiques persistantes des milieux conservateurs, qui accusaient ce programme d’avoir un biais politique. L’arrêt de ce programme soulève des inquiétudes quant à la capacité de la plateforme à contrer la propagation de fausses informations.
Amazon emboîte le pas en réduisant ses initiatives d’inclusion
Amazon.com a également annoncé des coupes budgétaires dans ses programmes de diversité, allant jusqu’à qualifier certaines initiatives de « dépassées ». Selon une note interne datée de décembre et obtenue par l’agence de presse Reuters, le géant du commerce en ligne prévoit de finaliser ce processus de réduction d’ici la fin de l’année 2024. Cette information révèle un mouvement plus large au sein du secteur privé américain, où les programmes DEI subissent des pressions de plus en plus fortes.
Une opposition conservatrice de plus en plus virulente
Les décisions prises par Meta et Amazon s’inscrivent dans un contexte de critiques intenses de la part de groupes conservateurs à l’égard des initiatives DEI. Ces groupes menacent régulièrement d’engager des poursuites judiciaires contre les entreprises qui maintiennent de telles politiques, arguant qu’elles introduisent des discriminations inversées. Ils considèrent que ces programmes favorisent indûment les minorités au détriment des majorités.
Cette semaine, une personnalité influente du monde des affaires, souvent associée à des positions politiques conservatrices, a publiquement critiqué les programmes DEI, les accusant, sans apporter de preuves concrètes, de nuire à l’efficacité de certaines opérations publiques, notamment en ralentissant les efforts de lutte contre les incendies à Los Angeles. Ces accusations, bien que non étayées, contribuent à alimenter le débat et à exercer une pression supplémentaire sur les entreprises.
Un avenir incertain pour la diversité en entreprise
La réduction des programmes DEI au sein d’entreprises aussi influentes que Meta et Amazon illustre un changement de cap dans la manière dont les grandes organisations abordent les questions de diversité et d’inclusion. L’évolution du climat politique aux États-Unis, notamment avec la perspective d’élections importantes, pourrait avoir des conséquences profondes sur le maintien ou l’abandon de ces initiatives, avec des implications significatives tant pour les entreprises que pour leurs employés issus de groupes sous-représentés. L’avenir de la diversité en entreprise semble plus incertain que jamais.