Le géant néerlandais ASML, premier fournisseur mondial d’équipements pour la fabrication de semi-conducteurs, fait face à une incertitude croissante concernant ses perspectives de croissance pour les années 2025 et 2026. En cause : l’intensification de la guerre commerciale alimentée par les nouvelles mesures douanières imposées par les États-Unis.
Un climat géopolitique instable qui pèse sur les prévisions
Lors de la présentation des résultats trimestriels de l’entreprise, Christophe Fouquet, nouveau directeur général d’ASML, a souligné que les récentes annonces en matière de tarifs douaniers ont compliqué davantage un environnement macroéconomique déjà fragile. « Les récentes annonces douanières ont augmenté l’incertitude dans l’environnement macroéconomique », a-t-il précisé dans un communiqué officiel.
Si les tensions commerciales entre Washington et Pékin persistent, elles pourraient ralentir les investissements dans les technologies de pointe, affectant directement les fournisseurs d’équipements comme ASML, dont les machines sont cruciales dans la fabrication de puces électroniques avancées.
Une croissance toujours envisagée en 2025 et 2026
Malgré ce climat incertain, ASML reste confiante quant à ses perspectives à moyen terme. Selon Christophe Fouquet, les discussions en cours avec les principaux clients confirment que 2025 et 2026 devraient être marquées par une croissance significative de la demande. Le directeur général a tenu à rassurer les marchés : « Nos conversations avec les clients confirment nos prévisions selon lesquelles cette année et l’année prochaine seront des années de croissance. »
Cette position optimiste s’appuie notamment sur la transformation structurelle du secteur des semi-conducteurs, dopée par des besoins croissants dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la voiture autonome, des infrastructures cloud et des technologies quantiques.
Des résultats trimestriels en deçà des attentes
Toutefois, les résultats du premier trimestre 2025 révèlent un net ralentissement des prises de commandes. ASML a enregistré 3,9 milliards d’euros de commandes nettes entre janvier et mars, un chiffre en baisse par rapport aux prévisions des analystes. Le consensus, compilé par Visible Alpha, tablait en effet sur 4,89 milliards d’euros.
Cette contre-performance s’explique partiellement par l’attentisme de certains clients face aux incertitudes réglementaires et commerciales, ainsi qu’aux ajustements en cours dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des semi-conducteurs.